Fratrie vos relations, Diana témoigne, elle est une personne avec IMC
mercredi 6 octobre 2010

Vous êtes une personne avec IMC et vous avez un frère ou une soeur ou plusieurs, nous souhaitons recueillir vos réflexions. Merci de témoigner en répondant à ces quelques questions. Vos réponses sont destinées à être publiées sur le site et resteront anonymes. Votre témoignage pourra peut-être aider d’autres personnes. Évoquez les différents sentiments ressentis au cours du temps.

Vous pouvez retrouver le questionnaire témoignage et y répondre si vous le souhaitez.

Je m’appelle (un prénom fictif) Diana, je suis une femme de 20 ans.

- Constitution de la famille  : Célibataire vivant encore chez ses parents, a deux sœurs ainées

- Vos relations avec votre fratrie dans votre petite enfance ? :
Étant fille de parents immigrés portugais, mes sœurs ont été d’une grande aide.
Il n’y a jamais eu de rejet de la part de mes sœurs au contraire, elles ont toujours été présentes pendant mon enfance. Elles ont accompagné les démarches administratives, les consultations médicales, mes opérations tout en soutenant mes parents.
Certes aujourd’hui, je trouve leurs attitudes remarquables car il est difficile d’accepter un handicap et de trouver sa place avec une telle situation.
Seulement elles ont du grandir trop vite, en effet elles avaient 12 et 9 ans et n’ont pas pu vivre totalement leur adolescence.
Cette cohésion familiale m’a permis de vivre une enfance heureuse et paisible. Je n’ai pas ressenti le handicap comme une difficulté ou une différence au sein de ma sphère sociale (famille, camarades, écoles).

- Vos relations avec votre fratrie à votre l’adolescence ? :
La présence de ma fratrie a été la même qu’à l’enfance à la différence que cette fois-ci l’adolescence s’y mêle. A l’adolescence, la différence que peut constituer le handicap a frappé de point fouet, en effet il est déjà difficile de construire son identité durant cette période mais quand le handicap est pris en compte cela complique beaucoup les choses. Dans cette période difficile, j’ai gardé les difficultés que je rencontrais pour moi. Ce fut comme une forme de protection pour ma fratrie et mes parents. Je ne leur ai jamais fait part des moqueries dont je faisais l’objet et des questionnements ni des craintes que j’avais car je voyais que l’origine de mon handicap était un point sensible pour eux.
J’ai préféré répondre à ces difficultés par mes propres moyens : internet, association au lieu de les confronter et d’ouvrir le dialogue avec eux.

Aujourd’hui, je suis consciente qu’il aurait fallu les questionner, ça aurait permit de gagner du temps, d’avoir une approche du handicap différente tout en aidant à construire mon identité par étapes mais surtout d’avoir une adolescence plus facile.
C’est pourquoi je conseille aux jeunes vivant une situation similaire de ne pas avoir peur d’ouvrir le dialogue avec leurs proches car c’est une situation qu’appréhendent souvent les deux parties mais quand le pas est franchi cela ouvre de nombreuses portes et règle plein de problèmes.

- Vos relations avec votre fratrie aujourd’hui ? :
Aujourd’hui, les relations sont toujours les mêmes avec une amélioration.
A la fin de l’adolescence, avec l’encouragement de professionnels, j’ai entamé une conversation libre concernant le handicap. Cela a permis de renforcer encore plus la fratrie et de confier les peurs que chacun pouvait avoir.
Aujourd’hui j’ai une identité bien construite et un recul concernant mon handicap.

- Comment la cellule familiale s’est construite au fur et à mesure du temps ? :
il y a eu toujours une grande cohésion familiale entre ma fratrie et mes parents. je sais que j’ai beaucoup de chance, car ma famille a toujours été soudée ce qui a permis de surpasser un grand nombre de difficultés. après les autres proches, c’est différent car au Portugal, le handicap est très peu mis en avant donc beaucoup de mes proches ne sont pas conscients de ce qu’est un handicap et ce que cela représente.

- Que souhaitez-vous ajouter ? :
Pour finir je voudrais souligner qu’aujourd’hui il est tout à fait possible de vivre bien une IMC au quotidien avec l’aide de ses proches. Il ne faut surtout pas avoir peur de communiquer et de poser ses questions car cela permettra d’avoir du recul et de construire une identité propre. je voudrais également dire que l’on doit pas se stopper derrière les barrières car il faut montrer que le handicap est juste une différence parmi tant d’autres et il faut se battre contre les inégalités et les discriminations. Aujourd’hui, je suis étudiante dans le social, militante et j’ai plein de rêves que je veux réaliser : avoir mon permis de conduire, une vie de famille...etc

Nous vous remercions Diana de votre témoignage .